Que signifie « contrôler ses émotions » ?
On parle beaucoup aujourd’hui de « contrôler ses émotions ».
Je n’aime pas du tout ce terme. Personnellement, cela m’évoque la censure des émotions. Et les émotions, je n’ai absolument pas envie de les museler. Ecouter et comprendre ses émotions, c’est pour moi, laisser la place à qui l’on est profondément. C’est faire place à son humanité. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut se laisser envahir!
L’émotion est une information qui demande à « sortir », c’est-à-dire, à être exprimée pour être entendue. Elle nous invite ensuite à agir, à nous mettre en mouvement. Mais encore faut-il l’autoriser à s’exprimer.
Mettre un voile sur ses émotions n’est pas sans risque
Mettre un voile sur ses émotions : une stratégie inconsciente qui n’est pas sans risque.
Je vous fais une confidence. Je suis quelqu’un qui ressent les émotions +++ depuis toute petite.
Je les ressens très fortement en moi et chez les autres. Pendant une longue période de ma vie, j’ai cherché inconsciemment à cacher les miennes, bien soigneusement, pour rentrer dans le moule de la vie que j’avais choisi professionnellement et personnellement. J’ai tenu plusieurs années, enfin en apparence, parce-que mon corps, lui, n’était pas du tout d’accord avec cela. Et il me l’a fait comprendre. Doucement au début puis un peu plus fort puis s’est allé crescendo, puisque je ne voulais rien entendre !!! Et mon expérience personnelle est loin d’être un cas à part. Tellement de personnes sont en souffrance en raison notamment d’émotions mal vécues et incomprises par eux-mêmes et par leur entourage. Et chacun a sa propre stratégie inconsciente pour faire face : certains mettent un voile, d’autres se coupent totalement de leurs émotions, d’autres « s’enferment » dans une émotion et se laissent envahir.
Des émotions qui s’impriment dans le corps
Pour poursuivre sur mon expérience personnelle, dans mon corps, cela se traduisait essentiellement par des maux de tête très fréquents (quasi quotidiens à une époque) et des douleurs cervicales très fortes. Pour d’autres personnes, quand les émotions s’impriment dans le corps, ce n’est pas forcément une douleur physique qui apparait. Cela peut être une réaction corporelle visible (eczéma, psoriasis, etc.), des troubles du sommeil (insomnie, réveils nocturnes, cauchemars fréquents, etc.) ou un comportement exacerbé voir compulsif (manger/boire/faire du sport à outrance par exemple).
Et ce qu’il y a de plus impressionnant lorsqu’on ne veut pas entendre ce que notre corps cherche à nous dire, c’est la capacité de l’être humain à résister à la douleur ou à l’inconfort. Et donc ça peut durer très longtemps cette histoire. Il peut y avoir des accalmies de temps en temps. On se dit « non, mais ça va, c’est pas si grave, je gère, c’est juste une mauvaise période ». Alors effectivement, cela peut être ponctuel mais cela peut aussi s’installer beaucoup plus profondément. Et quand le corps « lâche » ce n’est pas forcément au moment le plus « critique » de sa vie. C’est assez courant d’en voir les effets quand la situation professionnelle ou personnelle s’apaise ou pendant une période de repos (comme les vacances par exemple) : quand la pression retombe, corps et esprit s’autorisent à baisser les armes.
Une émotion peut en cacher une autre
En ce qui me concerne, j’ai fini par comprendre qu’il y avait une émotion que je m’interdisais inconsciemment de ressentir. Une émotion qui d’ailleurs, me mettait très mal à l’aise quand elle se manifestait chez quelqu’un : la colère. Celle qu’on exprime quand on ne se sent pas respectée dans nos valeurs ou lorsque nous transgressons nous-même une règle importante de notre vie. Chez moi, cette émotion ne devait pas exister. Elle n’était pas « autorisée », inconsciemment. Et elle était quasiment systématiquement remplacée par une autre émotion : la tristesse. Sans doute parce que celle-ci était « autorisée » dans l’environnement dans lequel je vivais tandis que la colère ne l’était pas ! Et puis, dans la société dans laquelle on vit, généralement, quand on est une fille ou une femme, la colère est plutôt mal considérée. La colère féminine est souvent étiquetée d’hystérie.
Comment analyser ses émotions ?
Alors s’il y a vraiment quelque chose que j’ai envie de transmettre à celles et ceux pour qui ce texte aurait une résonnance toute particulière : commencez à écouter vos émotions. Avez-vous l’impression de les vivre pleinement ou d’y être étranger? Sauriez-vous dire quelle émotion vous vivez la plupart du temps? Y en a-t-il une qui prend plus de place que les autres ? Qu’a-t-elle à vous dire ? Est-ce vraiment cette émotion-là, qui dans ce contexte précis, veut « sortir » ? Ou ne chercherait-elle pas à en éclipser une autre? Ce qui ferait que tout prendrait un sens nouveau ? Le signe que quelque chose demande à évoluer et que vous ne l’aviez, jusqu’à présent pas entendu.
Prenez soin de vos émotions, votre corps en sera d’autant plus reconnaissant.
Que ce soit en Coaching, en Bilan de Compétences ou en Hypnose Humaniste, les émotions ont une place centrale dans mes séances d’accompagnement pour vous donner des clés de compréhension.
Contactez-moi ou laissez-moi un commentaire ci-dessous si vous avez une question qui vous brûle les lèvres 😉 J’y répondrais avec grand plaisir.
Si ce texte « écouter et comprendre ses émotions », vous a intéressés, d’autres articles suivront sur la thématique des émotions!
Pour en savoir plus sur le lien entre émotions et maux du corps : un article paru dans Santé Magazine et un autre dans Fémininbio.